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4 – CéDéAO, voile intégral et musulmans maliens

by sur 23 décembre 2015

Un certain nombre de pays de l’Afrique subsaharienne ont décidé l’interdiction du port du voile intégral (d’obédience wahhabite, l’islam rigoriste de l’Arabie saoudite); ils se réfèrent à l’utilisation, par Boko Haram, de jeunes femmes entièrement voilées pour en faire des kamikazes.

Au Mali, le président de la république Ibrahim Boubacar Keïta, a déclaré qu’il ne ferait rien sans consulter les Maliens.

Mais les tenants wahhabites du Haut Conseil Islamique du Mali ont déjà pris position : interdire le voile intégral, c’est porter atteinte à la religion musulmane !

Alors que cette tenue s’est en vigueur au Mali de depuis le milieu des années 80, dans les siècles qui ont précédé, les Maliennes n’étaient-elles pas de « bonnes musulmanes » ?

Cette publication est la quatrième d’une série de cinq tentant de mettre en lumière l’emprise du religieux sur la politique au Mali.

Mais c’est l’illustration d’une réalité qui va de pair  avec la corruption généralisée et le retour des jihadistes ; désormais, des menaces précises pèsent sur la république laïque du Mali.

Et il n’est plus certain qu’IBK finisse son mandat.

Interdiction du voile intégral dans l’espace CEDEAO : Le Collectif des associations musulmanes du Mali proteste

Source: Le Républicain – 21 décembre 2015

Dans Le Républicain, MOHAMED KIMBIRI, Secrétaire à la Communication AISLAM, 1er Secrétaire à l’Organisation du Haut Conseil Islamique du Mali signe le communiqué suivant : 

« C’est avec une grande indignation et profonde affliction que le Collectif des Associations Musulmanes du Mali, a appris la triste et révoltante nouvelle de la CEDEAO à Abuja, la capitale politique du Nigeria.

A Abuja, les chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont retrouvés, les 16 et 17 décembre 2015, pour célébrer les 40 ans de l’institution. Suite à l’attaque au Radisson de Bamako, le sommet a principalement débattu des questions de sécurité pour inciter les chefs d’état à “interdire” le voile islamique intégral (port vestimentaire rendant difficile l’identification des personnes) dans leurs pays respectifs, afin de lutter contre la multiplication des attentats kamikazes commis notamment par des femmes. Le terme voile islamique par euphémisme est désigné par : « port vestimentaire rendant difficile l’identification des personnes. »

Les chefs d’Etat ont appelé chaque pays à prendre des mesures pour interdire le port du voile intégral, qui empêchent la reconnaissance d’une personne (voile intégrale).

Ainsi, la déclaration finale lue par Kadré Désiré Ouédraogo, le président en exercice de la CEDEAO, notre attention fut retenue par certains propos, entre autres : « Les chefs d’Etat et de gouvernements conviennent que certains ports vestimentaires peuvent considérablement gêner la conduite d’action préventive. Il a poursuivi la lecture : « Il invite tous les Etats membres à prendre, compte tenu de leur réalité nationale, des mesures appropriées visant à l’interdiction de tout port vestimentaire rendant difficile l’identification des personnes. »

La CEDEAO par cette déclaration d’interdiction de voile intégral s’est engagé dans une voie dénaturant la culture islamique à coup d’emprunts, et d’influence étrangère ne relevant pas d’un processus de sa mission naturelle, mais d’une intension délibérée de modifier un patrimoine pour mieux imiter le modèle des colonisateurs. Il faut aujourd’hui avec tout le courage et la ténacité remonter le courant et, sans sombrer dans les considérations bolchéviques sauvegarder notre identité culturelle islamique qui fait partie du patrimoine de l’humanité.

D’un point de vue du droit, nous vous demandons d’être plus attentifs au fonds de nos remarques qu’à leurs formes. Notre sentiment est que la décision de la CEDEAO est un abus de pouvoir et qu’elle va à l’encontre de plusieurs libertés fondamentales garanties par :

Premièrement : la Déclaration Universelle des Droits de l’homme de 1948, laquelle stipule en son article 28 : « toute personne a droit à la liberté à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Ce droit implique la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seul ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites ».

Deuxièmement, les principes énoncés par le préambule et certains articles de notre constitution, et qui sont toujours en vigueur qui stipule que : le peuple souverain du Mali « s’engage solennellement à défendre la forme républicaine et la laïcité de l’Etat, proclame sa détermination à défendre les droits de la Femme et l’Enfant ainsi que la diversité culturelle et linguistique de la communauté nationale ».

L’interdiction imposée du port de voile constitue un acte de discrimination religieuse. Car, c’est en effet parce que ces femmes ont choisi de pratiquer les devoirs de leur religion qu’elles portent le voile intégrale, et c’est parce qu’elles portent le voile intégrale qu’elles subissent des mesure discriminatoires. Ainsi exclues, on leur refuse l’accès à l’administration, à l’éducation, et même à la circulation auxquelles elles ont droit. C’est la deuxième entrave aux libertés fondamentales garanties par certains articles de notre constitution spécifiquement l’article 4 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion, d’expression et de création dans le respect de la loi ». Peut-on valablement reprocher aux musulmanes de se singulariser par une tenue qui, loin d’être provocante ou obscène, entend uniquement indiquer leur sérieux et leur discrétion. C’est en respectant une obligation divine que ces femmes musulmanes se voilent : sourate Al Azhab verset 59.

Enfin, il s’agit d’une mesure de discrimination sexiste, car elle ne touche que de personnes de sexe féminin et va à l’encontre de certains articles (article 2 de la Constitution) garantissant l’égalité des droits de l’homme et de la femme : « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ».

Nous soutenons par contre que cette décision de la CEDEAO, inspirée et imposée par le lobby occidental judéo-chrétien constitue un abus de pouvoir. Car, la réalité de lutter contre la multiplication des attentats kamikazes commis notamment par des femmes n’est pas établie. Pour preuve, les auteurs des attentats de Paris étaient en vestes, et ceux de Bamako : Hôtel Radisson-Blu étaient en Jean. C’est donc plus un procès d’intention que des faits établis.

Cette interdiction présente un caractère général et absolu, or la communauté musulmane est hostile par principe aux interdictions générales et absolues : le principe est celui de la liberté, l’exception est l’interdiction.

La religion musulmane par cette décision est victime du fanatisme irréligieux. Nous invitons les responsables de la CEDEAO à cette Déclaration de Jule Ferry le 19 Avril 1881 : « Gardons-nous de deux fanatismes : religieux et irréligieux ; le second est aussi mauvais que le premier ».

Aux responsables de la CEDEAO, l’histoire nous enseigne qu’il aurait été injuste de condamner d’emblée les religions à cause des exactions de certains de ses adhérents. Tout aussi injuste serait d’interdire certaines pratiques d’une religion sous prétexte qu’elles seraient abandonnées par de mauvais ambassadeurs.

Autorités du Mali, nous vous prions de placer notre pays au dessus de toute institution à dessein inavoué avant toute prise de décisions engageant notre nation.

IBK, la balle est dans ton camp. »

Lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest : Le port du voile intégral du domaine des délits contre la sécurité

Par La Nouvelle Patrie – 21 Déc 2015

Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest se sont entendus jeudi pour “interdire” le voile islamique intégral dans leurs pays respectifs, afin de mieux lutter contre la multiplication des attentats kamikazes commis notamment par des femmes, a déclaré le président de la Commission de la Cédéao,  Kadré Désiré Ouédraogo.

Les chefs d’Etat doivent “prendre des mesures” pour “interdire” “tous les vêtements qui rendent impossible l’identification d’une personne”, a déclaré M. Ouédraogo, à l’issue d’un sommet de deux jours de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest.

Le Tchad a déjà interdit le voile intégral sur l’ensemble de son territoire en juin, à la suite d’un double attentat-suicide à N’Djamena. Le Cameroun et le Niger ont pris des mesures similaires en juillet, dans certaines de leurs régions frappées par des attaques kamikazes. Les pays d’Afrique de l’Ouest devront agir “en prenant en compte leur propre situation et leur environnement culturel”, a précisé M. Ouédraogo.

L’islam est la religion largement majoritaire dans toute la région sahélienne, qui traverse toute l’Afrique de l’Ouest. Le groupe islamique nigérian Boko Haram a eu de nombreuses fois recours à des femmes, parfois des adolescentes voire des fillettes, pour commettre des attentats-suicides. Ces attaques ont touché non seulement le nord du Nigeria, mais aussi les pays voisins, le Tchad, le sud-est du Niger et le nord du Cameroun. Le dernier en date s’est produit mercredi dernier à Mafa, dans le nord-est du Nigeria, où quatre jeunes femmes ont attaqué un poste de contrôle.

Selon un responsable local, il s’agissait de fillettes âgées de 9 à 12 ans. La mesure jusqu’ici appliquée dans certains pays, va pouvoir concerner tous les pays de la Cédéao avec la décision des chefs d’Etat de l’espace. Le Mali, le Sénégal, le Burkina, la Guinée, le Ghana, le Togo, le Benin, la Côte d’Ivoire. Une attitude courageuse lorsqu’on sait que le port du voile intégral, est arrivé chez nous, au Mali notamment, avec l’irruption du wahhabisme, au début des années 70.

Voile intégral: une interdiction qui fait débat en Afrique de l’Ouest

Par RFI Publié le 19-12-2015 Modifié le 19-12-2015 à 06:45

Face aux multiples attaques de femmes kamikazes, le sommet de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) réuni au Nigeria recommande aux Etats africains l’interdiction du port du voile islamique intégrale. Une proposition reçue de façon mitigée par la communauté musulmane du Mali et du Burkina Faso.

La mesure fait déjà beaucoup parler en Afrique de l’Ouest, une région qui compte de nombreux pays à majorité musulmane.

« Ce n’est pas bon de les empêcher de le porter, chacun son choix », a estimé un habitant. « Le port du voile, c’est comme une culture, je ne vois pas le mal », a renchéri un autre homme. Pour ce Malien, « chacun a sa manière de penser, interdire le voile ne va faire qu’empirer la situation. Il faut laisser les gens porter leur tenue comme ils le veulent. »

Même constat au Burkina Faso. Voile sur la tête, Barry Kadidia, à l’image de certains musulmans, conteste la recommandation issue du sommet de la Cédéao sur l’interdiction du port du voile intégral : « Le voile intégral n’a rien à voir avec le terrorisme, les kamikazes ne sont pas voilés. Interdire le voile intégral, c’est diminuer l’islam. »

Lutter contre les kamikazes

A Abuja, les chefs d’Etat de la Cédéao se sont entendus, jeudi 17 décembre 2015, pour recommander l’interdiction du voile islamique. L’objectif est de lutter contre le terrorisme et la multiplication des attaques de femmes kamikazes.

Au terme de ce sommet, les chefs d’Etat ouest-africains se sont accordés pour prendre « des mesures appropriées visant l’interdiction de tout port vestimentaire rendant difficile l’identification des personnes », a lu Kadré Désiré Ouédraogo, le président en exercice de la Cédéao.

« La bonne cause »

Si la mesure est décriée par certains, d’autres saluent l’engagement. « On est dans un Etat de droit, il y a des gens qui meurent à cause du terrorisme, c’est pour la bonne cause », s’est exprimé un citoyen du Mali.

Son voile sur la tête, Aminata Kaboré et d’autres coreligionnaires partagent l’avis des chefs d’Etat, mais suggèrent que la décision obtienne d’abord l’assentiment des leaders de la communauté musulmane.

Le voile intégral est déjà interdit au Congo-Brazaville et au Tchad, et dans certaines régions du Niger et du Cameroun.

« L’interdiction du port du voile intégral ne peut pas être la solution contre le terrorisme », a lancé Abdoulaye Nombré. Ce musulman reste convaincu : la seule solution contre le terrorisme, c’est la dénonciation de toute personne suspecte.

 

One Comment
  1. sankara permalink

    Que DIEU leur montre l’islam pour qu’il se repentent avant leur dernier souffle .nous,musulman nous devons par effort conjugués démasquer ceux qui se cachent derrièr l’islam pour faire du commerce.les terroristes n’ont ni monnaie ni des usines de fabrication d’armes.comment arrivent-ils a se financer et a s’armer?

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