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Les quatre nouveaux ministres

by sur 18 janvier 2016

Tous ne sont  pas des inconnus, au contraire.

Vous trouverez ci-dessous un commentaire de leur nomination ainsi que leurs biographies avec leurs photos.

Conseil des ministres inaugural : Appel à « une intégrité absolue et une loyauté sans faille »

Par A. M. CISSE –  L’Essor –  22 Jan 2016 

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita a présidé mardi à Koulouba un Conseil des ministres peu ordinaire. Il s’agit en effet d’une session inaugurale intervenant quelques jours après le réaménagement de l’équipe gouvernementale intervenu le vendredi 15 janvier. Dans son intervention préliminaire, le président du Conseil des ministres a déclaré avoir renouvelé sa confiance au Premier ministre pour ses qualités d’homme d’État. Se tournant vers les membres du gouvernement, Ibrahim Boubacar Keita a dit s’attendre à « une intégrité absolue et une loyauté sans faille ».

Le président de la République a attiré l’attention sur le caractère  confidentiel des discussions menées en Conseil des ministres qui ne doivent pas se retrouver dans la rue. Le chef de l’État prévient que la mission confiée à l’équipe gouvernementale doit être remplie dans un contexte particulier. Elle ne sera pas de tout repos, avertit le président Ibrahim Boubacar Keita qui demande aux ministres de faire leur travail en toute sérénité. Le chef de l’Etat a insisté sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

« Nous sommes prêts à assumer nos responsabilités » a répondu le Premier ministre, chef du gouvernement. Modibo Keita a noté la nécessité d’être « une équipe et d’avoir une volonté commune d’établir un contrat social » entre gouvernants et gouvernés. Il s’est dit conscient du volume de plus en plus important des attentes des populations. Modibo Keïta s’est par conséquent engagé à travailler à l’amélioration des conditions de vie de celles-ci en toute loyauté. « Nous vous remercions pour votre confiance. Cela constitue une lourde charge pour nous » a ajouté le chef du gouvernement.

Si le chef de l’État a réitéré sa confiance à Modibo Keita pour la troisième fois, ce n’est guère le cas pour certains ministres, qualifiés de « poids lourds », qui ont quitté le gouvernement. Il s’agit de Mamadou Igor Diarra qui occupait le fauteuil de l’Economie et des Finances et Dr Bocari Tréta qui gérait les affaires du Monde rural.

Précédemment à la tête du ministère des Mines, le Dr. Boubou Cissé se voit confier les destinées du département de l’Economie et des Finances. Malgré son jeune âge, l’ancien ministre des Mines a capitalisé une grande expérience dans le milieu des finances qu’il a fréquenté à un très haut niveau, avant sa rentrée dans le premier gouvernement du mandat du président Keita dirigé par le Premier ministre Oumar Tatam Ly.

Un nouveau venu s’occupe désormais du ministère de l’Agriculture. Il s’agit de Kassoum Denon qui découvre l’ambiance du Conseil des ministres. Un homme du sérail doublé d’un technicien pour qui le monde rural de notre pays n’a pas de secret. Pour avoir dirigé l’Office du Niger et avoir été conseiller technique dans le même département et récemment conseiller spécial a la présidence de la République, chargé du Développement rural et de l’Environnement. Kassoum Denon déclare mesurer la dimension de la tâche et compte « travailler rapidement pour relever les défis ». L’agriculture étant le moteur de notre développement, le nouveau chef du département compte se mettre immédiatement à la tâche.

Autre départ, celui de l’avocat Mamadou Gaoussou Diarra qui cède sa place au tout nouveau ministre de la Promotion des Investissements et du Secteur privé, l’expert-comptable, Konimba Sidibé, ancien parlementaire et aussi ancien ministre. Konimba Sidibé a dirigé de 1991 à 1992 le ministère chargé du Contrôle général d’Etat.

Avant d’intégrer la salle, Konimba Sidibé qui n’est point dépaysé, a confié qu’il fera son travail avec « beaucoup de sérénité et d’assurance » ajoutant que « le secteur privé endosse la croissance économique, la création d’emploi et de richesse ».

Nango Dembéle revient et retrouve le ministère de l’Elevage et de la Pêche. Ce retour au bercail est dédié à « l’innovation dans la continuité ». Les défis étant les mêmes.

Mme Aissata Founé Samaké intègre, elle aussi, l’équipe réaménagée de Modibo Keita pour s’occuper de la Recherche scientifique. Elle vient avec la noble ambition de mettre ce domaine stratégique « au service du développement » de notre pays.

 

Gouvernement Modibo Kéita III : radioscopie d’un attelage de 32 membres

Youssouf Diallo – 22 Septembre du 18 Janvier 2016

Le 3ème Gouvernement du Premier ministre, Modibo Kéita, est tombé enfin d’après-midi du vendredi 15 janvier dernier. C’est un Gouvernement de 32 membres, avec 4 nouveaux entrants et 3 départs. Un nouveau ministère voit le jour, celui de la Recherche Scientifique.

Ainsi, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique se voit donc amputer de ce dernier domaine. Le Professeur en biologie génétique Mme Assétou Founè Samaké Migan hérite désormais de la Recherche Scientifique.

Dans le nouveau Gouvernement, le ministre des Affaires Etrangères, Abdoulaye Diop, retrouve la Coopération Internationale et l’Intégration Africaine qui lui avaient été enlevées pour en faire un département à part. Le ministère du Développement Rural se retrouve scindé entre celui de l’Agriculture et celui de l’Elevage et de la Pêche.

Les 3 ministres limogés sont le ministre du Développement Rural, le puissant Secrétaire général du RPM, Bocary Tréta, le brillant ministre de l’Economie et des Finances, Mamadou Igor Diarra, qui avait redressé les finances de notre pays et entrepris de nouvelles réformes, et le ministre des Investissements et de la Promotion du Secteur privé, Me Mamadou Gaoussou Diarra.

Les 4 entrants sont en premier lieu l’expert comptable, Agrégé en économie, Konimba Sidibé, Président du MODEC, qui remplace le jeune avocat Me Diarra. Il y a aussi le Docteur en Agroéconomie, Nango Dembélé, désormais ex Commissaire à la sécurité alimentaire, qui a entre ses mains le département de l’Elevage et de la Pêche.

Il signe donc son come back, lui qui fut précédemment ministre chargé du même département, mais sous l’égide du ministère du Développement Rural, dans le premier Gouvernement de Tatam Ly.

L’ancien PDG de l’Office du Niger, Kassoum Denon, remplace lui aussi l’ancien N°2 dans le 2ème Gouvernement de Modibo Kéita, Bocary Tréta, au ministère de l’Agriculture.

Dans le Gouvernement Modibo Kéita III, le nombre de dames passe de 5 à 6, avec l’entrée d’Assétou Founè Samaké Maiga, qui rejoint ses sœurs Sangaré Oumou Ba de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, N’Diaye Ramatoulaye Diallo du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Diarra Racky Talla de la Fonction Publique, Sanogo Aminata Mallé de la Justice et Togo Marie-Madeleine Togo au ministère de la Santé.

C’est un très faible signal dans le cadre de l’application de la Loi sur la promotion du genre dans les fonctions nominatives et électives, qui prévoit 30% au moins de membres de l’un ou l’autre sexe.

En somme, c’est un Gouvernement légèrement remanié, avec un goût d’inachevé. En effet, les Maliens se disent surpris. Ils s’attendaient à un Gouvernement largement remanié. Peut-être que le meilleur est à venir…

Ministère de l’Elevage et de la Pêche : le come back d’un spécialiste en agroéconomie, Niama Nango Dembélé

Yaya Samaké – 22 Septembre du 18 Janvier 2016

Niama Nanago Dembele

Nommé sous les ailes du désormais ex-ministre du Développement Rural, Dr Bocari Tréta, en qualité de ministre délégué chargé de l’Elevage et de la Pêche dans le Gouvernement de Oumar Tatam Ly, le Dr Niama Nango Dembélé signe son retour dans le gouvernement Modibo Kéïta III avec le portefeuille de ministre plein du même département.

Ce spécialiste en agroéconomie, formé à l’Université d’Etat du Michigan (USA) dispose d’une solide expérience de travail (plus de 30 ans) sur les questions de politiques agricoles et de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, en mettant l’accent sur le Mali.

Né en 1954 à Kaledougou, dans le cercle de Yorosso, Niama Nango Dembélé fréquente l’école primaire de Kifasso (Yorosso) de 1963 à 1968 et l’école secondaire de Yorosso de 1968 à 1972, avant de rejoindre le lycée de Banankoro (1972-1974) où il obtient son baccalauréat en sciences.

En tant que membre du corps professoral de l’Université d’Etat du Michigan (MSU) basé au Mali de 1998 à 2013, il a coordonné les programmes de recherche collaborative sur la sécurité alimentaire de MSU et apporté des contributions majeures à l’analyse et la conception de politiques alimentaires dans la sous-région ouest-africaine.

Le Dr Nango Dembélé est marié et père de 2 enfants. Il a pour hobbies la lecture et le cinéma. Comme activités menées, Mr Dembélé a, par exemple, contribué à la conception du système d’Information des marchés agricoles du Mali, de renommée internationale, et du programme régional d’investissement agricole CAADP de la CEDEAO.

Niama Nango Dembélé a participé au développement de la Politique agricole régionale de l’UEMOA en tant qu’’expert scientifique et au plan national d’investissement agricole PDDAA du Mali. Il est l’un des quatre co-auteurs du Rsur la volatilité des prix du Panel d’Experts de haut niveau de l’ONU sur la sécurité alimentaire et la Nutrition en 2011.

Dr. Dembélé a été consultant pour la Banque mondiale (en contribuant au document « World Development Report 2008 sur l’Agriculture pour le développement » et à la réforme de la politique de commercialisation du riz au Mali dans les années 1990) et la Fondation Syngenta pour l’Agriculture durable (en participant à la réflexion pour le développement du plan stratégique de la Fondation pour ses activités en Afrique de l’ouest sur la période 2012 – 2016).

Il a aussi participé à la formation de nombreux jeunes chercheurs ouest- africains, qui ont mené des recherches de thèse sous sa supervision. Dr. Dembélé est titulaire d’un Ph.D en Agroéconomie de l’Université d’Etat du Michigan (USA), d’un master en Economie appliquée de la même Université et d’un diplôme en Economie et Finances Publiques de l’Ecole Nationale d’administration du Mali.

Avant de rejoindre le corps professoral de l’Université d’Etat du Michigan, il avait mené des recherches sur les politiques agricoles et l’économie de la fertilité des sols en Afrique de l’Ouest, au Burkina Faso, comme boursier de la Fondation Rockefeller. Auparavant, Dr Dembélé avait servi au ministère des Finances publiques du Mali comme Fondé de pouvoir du Trésor à Tombouctou.

Kassoum Dénon : l’expérience au service de l’Agriculture

Yaya Samaké – 22 Septembre du 18 Janvier 2016

Kassoum Denon

Le nouveau locataire du ministère de l’Agriculture, Kassoum Dénon, est en terrain connu. Ce cadre de l’Office Riz avait été promu Président Directeur Général de l’Office du Niger, pilier central de l’agriculture malienne, à l’issue du Conseil des ministres du mercredi 9 décembre 2009, avant d’être remplacé à ce poste par Amadou Boye Coulibaly sous le 2ème mandat de l’ancien Président Amadou Toumani Touré.

A l’arrivée d’IBK au pouvoir, en 2013, il est fait Conseiller technique au ministère du Développement Rural par le ministre Bocari Tréta. Durant sa longue carrière, Kassoum Dénon a gravi les marches de l’escalier à la défunte Opération Riz. Confirmé DG de l’Office Riz Ségou après avoir été successivement Chef de division production et DGA, il aura marqué d’un sceau indélébile son passage dans ce poumon de notre économie.

Jusqu’à sa nomination, il était Conseiller technique à la Présidence de la République, chargé de l’Agriculture.

Professeur Samaké-Migan, l’excellence au service de l’action

Par Célia d’ALMEIDA – 06/01/2016 Le Journal du Mali

Assénou Samaké Migan

Le Pr Assétou Founé Samaké épouse MIGAN est biologiste-généticienne et son cheval de bataille est la vulgarisation des produits de la recherche.

Elle a émerveillé le public y compris le Président de la République lors de la dernière Rentrée Solennelle des universités. Elle y a en effet présenté la leçon inaugurale sur le thème de la « recherche scientifique, moteur du développement ». 

Enseignant-chercheur, Maitre de Conférences à la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université de Bamako, le Professeur Samaké-Migan est aujourd’hui reconnue comme une sommité du monde scientifique malien. Non seulement pour son parcours académique mais aussi pour son engagement à promouvoir les fruits de la recherche et à l’adaptation de cette dernière aux besoins de la population, dans tous les secteurs d’activité mais en particulier l’agriculture et l’environnement.

Les sciences n’étaient pas une évidence pour la quinquagénaire, mère d’un garçon, qui a aimé la biologie grâce à son Professeur du fondamental, Mr Enda Magassouba. « C’est mon père qui m’a encouragé, parce que j’ai voulu laisser tomber les études scientifiques pour faire du droit. Il m’a fait comprendre que les sciences, c’est l’avenir », raconte l’aînée de 7 enfants. Ses études de Biologie, elle les a faites en Ex Union Soviétique, avant de se lancer dans des études de Biotechnologie appliquée à l’Agriculture à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar.

Sa carrière professionnelle commence en 1993 à l’Ecole Normale Supérieure de Bamako où elle officie au sein du département de Biologie, et avec la création de l’Université du Mali, elle est mise à la disposition de la Faculté des Sciences.

En 2013, en franchissant les portes de l’administration, elle s’éloigne un peu de ses cordes puisque c’est au Ministère de la réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord qu’elle est nommée Conseillère technique.

Depuis juillet 2014, retour vers l’enseignement avec une nomination comme conseillère technique chargée de l’enseignement et de la recherche au département de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. 

Avec sa sœur jumelle, Mme Assétou Founé Samaké partage la fibre associative. Elle est membre de plusieurs associations et s’investit pour faire quitter les laboratoires aux chercheurs afin de les rapprocher des consommateurs de leurs produits. Elle travaille aujourd’hui avec les organisations paysannes, surtout dans le cadre de l’amélioration génétique des plantes pour optimiser les rendements.

Son autre cheval de bataille, la stabilisation du monde universitaire. « Si j’avais un pouvoir de décision, je responsabiliserai les enseignants. Je les appellerai et leur demanderai ce qu’il faut faire pour que l’éducation nationale éduque vraiment les enfants, leur donne un minimum requis », affirme celle qui travaille à l’amélioration du dialogue social au sein du personnel de l’enseignement supérieur.

« La crise doit être un tremplin pour nous de redresser la tête. Nous nous devons de réfléchir et de planifier le redressement de notre système. Sur 5 ans, de 2017 à 2023, notre ambition doit être que tous les enfants du Mali aillent à l’école et bouclent au moins le fondamental », conclut le prof. 

Pr Assétou Founé Samaké Migan, une spécialiste à la tête du nouveau ministère de la Recherche Scientifique

Ramata Diaouré – 22 Septembre du 18 Janvier 2016

Pour la première fois de son histoire, notre pays vient de se doter d’un ministère dédié à la Recherche Scientifique. Cette innovation n’est que justice, pour qui connaît la qualité et la réputation au niveau mondial de nombre de nos chercheurs et enseignants – chercheurs, dont les mérites sont souvent méconnus du grand public et rarement reconnus par leurs tutelles. A la tête du nouveau département, « la femme qu’il faut à la place qu’il faut », en la personne de Mme le Professeur Assétou Founé Samaké Migan.

Titulaire d’un Doctorat en Sciences Biologiques, spécialité Génétique des plantes et Amélioration variétale, obtenu à l’Université d’Etat de Kharkov, en ex URSS, Mme le Pr Samaké Migan, Enseignant – chercheur et Maitre de Conférences à la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université de Bamako, possède également un Certificat en Biotechnologie appliquée à l’agriculture du Laboratoire de Biotechnologie de l’UNESCO, installé au sein de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal.

Elle a une riche carrière professionnelle, menée tant au sein d’ONGs que d’institutions de recherche et départements ministériels. Ainsi, avant d’être nommée Conseillère Technique chargée de la Recherche Scientifique au ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, elle avait officié comme Conseillère Technique au ministère de la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord (novembre 2013 – juin 2014).

De mai 2011 à juillet 2013, Assétou Founé, comme l’appellent ses proches, fut la Représentante d’USC Canada pour le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso, après avoir été Coordinatrice scientifique de l’Institut de Recherche et de Promotion des Alternatives en Développement (IRPAD), de 2006 à 2009, puis Responsable des programmes de Institut Africain de l’Alimentation et du développement Durable (IAD), de 2009 à 2011.

Depuis 1993, Pr Assétou Founé Samaké Migan enseigne, d’abord à l’Ecole Normale Supérieure puis à l’Université de Bamako, Faculté des Sciences, Techniques et Technologies de Bamako depuis 1997, menant conjointement de nombreuses activités de recherche et de recherche – action. Elle a ainsi, en plus de nombreuses publications dans des revues scientifiques, développé des outils didactiques pour l’enseignement de la biologie dans l’éducation non formelle et effectué de nombreuses consultations.

Ce n’est pas tout. Au plan associatif, Mme Assétou Founé Samaké Migan a aussi de nombreuses cordes à son arc. Membre de Conseils d’Administration de structures publiques et privées, elle est également partie à la Coordination Régionale de la Coalition pour la Protection du patrimoine Génétique Africain (COPAGEN) depuis 2004, membre de l’Association Lecture au Féminin et du Forum pour un Autre Mali (FORAM), fondatrice de l’Institut Africain de l’Alimentation et du développement Durable (IAD) et Co fondatrice de l’Institut de Recherche et de Promotion des Alternatives en Développement (IRPAD), ainsi que du Centre d’études et de réflexion pour le Mali (CERM).

C’est dire que le Pr Assétou Founé Samaké épouse Migan est à sa place à la tête du ministère de la Recherche Scientifique, elle qui a livré, de manière magistrale, la leçon inaugurale, sur le thème « Recherche scientifique, moteur du développement », lors de la récente Rentrée Solennelle des universités.

Sœur jumelle de Mme Bintou Founé Samaké Bouaré de Wildaf, cette femme engagée pour la promotion de ses sœurs devient la 6ème dame ministre du Gouvernement Modibo Kéita III, dont la composition, nous le déplorons, n’a pas respecté les dispositions de la Loi portant promotion du Genre dans les fonctions nominatives et électives.

Cette sommité du monde scientifique malien a déjà, peut-être de façon prémonitoire, fixé certaines missions à son département. En effet, lors d’une récente conférence, elle déclarait « nous devons avoir des structures de recherche, un mécanisme de transfert de connaissances scientifiques. Nous sommes aussi obligés de nous ouvrir les uns aux autres, aux plans national et international. Cela demande un effort conjugué des ministères de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, de l’Éducation Nationale et de l’Emploi, de la Jeunesse, de la Formation Professionnelle et de la Construction Citoyenne », tout en déplorant l’insuffisance du financement de la recherche dans notre pays.

Gageons que Mme la ministre de la Recherche scientifique aura les moyens de ses ambitions, pour le plus grand bien de notre pays. Pourquoi pas par la création d’un grand Centre National de Recherche Scientifique, appelé de ses vœux depuis des décennies par la communauté des chercheurs et enseignants – chercheurs maliens, ces spécialistes qu’elle souhaite voir plus proches des citoyens lambda ?

De notre position, nous ne pouvons que la féliciter et l’encourager, afin qu’elle réussisse brillamment à ce poste, fasse vivre son département et l’amène à l’âge de raison, ce qui lui permettra d’être désormais pérenne. Bon vent et bonne chance !

Konimba Sidibé, un Agrégé en économie aux Investissements

Youssouf Diallo – 22 Septembre du 18 Janvier 2016

Konimba-Sidibe

Parmi les 4 nouveaux ministres du 3ème Gouvernement Modibo Kéita, figure Konimba Sidibé, un Pr agrégé en économie. C’est un homme très rigoureux et très intransigeant sur l’observation des règles de bonne gouvernance. C’est aussi un homme politique expérimenté, qui a commencé sa carrière par les mouvements estudiantins à Paris, jusqu’au mouvement démocratique, où il participé à la lutté contre le pouvoir militaire.

Konimba Sidibé est né le 18 octobre 1956 à N’Djiballa, dans le cercle de Dioïla, à environ 150 km de Bamako. Sa maman, Ba Fanta Sangaré, plus connue sous le sobriquet de Nya, disparaitra en 1979, alors que le jeune Konimba n’avait que 23 ans. « Une douleur insoutenable » avoue-t-il encore aujourd’hui, 34 ans après.

Douze ans plus tard, en 1991, son père, l’Adjudant Bakary Sidibé, un ancien combattant de la seconde guerre mondiale, décédera à son tour, laissant derrière lui un homme de stature nationale, qui occupera de hautes fonctions, comme Ministre du Contrôle Général d’Etat, chargé de l’audit de la gestion des ressources publiques.

Il avait alors à peine 35 ans. La légende locale, qui prétend que l’enfant né après des jumeaux est doté de pouvoirs surnaturels, lui permettant de réaliser de grandes choses, serait-elle en voie de revêtir la forme d’une réalité intangible ?

Participant à l’historique Conférence Nationale (29 juillet – 12 août 1991), Konimba Sidibé s’est révélé grâce à ses interventions pertinentes, dénonçant la gabegie et la corruption qui caractérisaient alors la conduite des affaires publiques. Ce qui lui a valu d’occuper, durant la transition démocratique (91 – 92), le ministère chargé du Contrôle Général de l’État, pour assainir la gestion des affaires publiques.

Il démontra brillamment la défectuosité du système de contrôle de l’État malien et livra un combat héroïque, et sans complaisance, contre les auteurs de détournements de biens publics, tant et si bien qu’on le baptisa spontanément « Ministre ko-kadjé » (ko-kadjé, en bambara signifiant « laver blanc »).

En 1995, Konimba Sidibé et d’autres compagnons de lutte, quittent le CNID Faso Yiriwa Ton pour fonder le PARENA. Un an auparavant, il avait créé « Koni Expertise », un cabinet d’études, de conseil et d’assistance à des structures publiques et privées, qui lui permettra de procéder à une exploration approfondie des réalités économiques et sociales du Mali et, par là-même, d’avoir une perception réelle et pointue des problèmes de gouvernance du pays.

Avant la création de son cabinet de consultants, il officiait déjà dans divers établissements d’enseignement supérieur maliens, depuis 1985. Aujourd’hui encore, il dispense des cours de Contrôle de gestion à l’Ecole Supérieure de Gestion (ESG) de Bamako, dont il est l’un des promoteurs.

À la faveur de la grave crise politico-sécuritaire qui agite le Mali depuis janvier 2012, Konimba Sidibé et certains proches, indignés par le cafouillage généralisé dans la vie de la Nation, décidèrent d’investir le champ de la société civile malienne, avec la création de l’association Djoyoro Fa, « pour contribuer à la reprise en mains de leur destin par des citoyens, pour bâtir, dans le respect de l’Etat de droit et dans la transparence, l’intégrité et la justice sociale, un Mali prospère ».

Les objectifs de Djoyoro Fa visent, en toute logique, à « contribuer à la formulation d’une vision et d’un projet de société progressiste pour le Mali, soumettre la gestion publique à un contrôle citoyen efficace, contribuer à placer au cœur de la gestion des affaires publiques l’intérêt général, l’intégrité, l’honnêteté, le patriotisme, la compétence, le mérite et l’obligation de rendre compte ».

Selon Konimba Sidibé, pour être harmonieux et échapper à la tentation des dérives totalitaires, le fonctionnement d’un État a besoin d’une société civile forte et responsable, en mesure d’exiger des comptes sur la gestion des biens publics de la part de l’administration. « Je suis convaincu que, sans une société civile forte, capable d’être exigeante vis-à-vis des dirigeants, de s’opposer aux mauvaises pratiques, il n’y a pas de solution. Partout dans le monde, quand les dirigeants n’ont pas de comptes à rendre à qui que ce soit, on n’a pas de réussite. L’homme est naturellement tenté par la facilité, le gain facile. C’est pour cela que Djoyoro Fa va exister et continuer son combat ».

En avril 2013, il rompt avec le PARENA et s’en explique : « je crois que tous ceux qui ont suivi mon parcours politique, ces dix dernières années, se sont rendu compte qu’il existait un véritable décalage entre mes prises de position politiques et les actions que je menais par rapport à mon parti.

J’ai cru que c’était une situation qui avait duré assez longtemps et qu’au bout du compte, à partir d’un certain moment, ça devenait difficile, puis impossible à assumer. C’est avec beaucoup de regret que j’ai dû mettre fin à un compagnonnage vieux de plus de 30 ans avec certains camarades du PARENA, avec lesquels je me suis battu, depuis que j’étais étudiant jusqu’à maintenant.

Ce départ a eu lieu dans le respect des uns et des autres, dans la dignité, sans insulter qui que ce soit. Nous avons fait de belles choses ensemble, je pense que le compagnonnage était devenu très difficile ».

La décision de créer une nouvelle formation politique ne se fera pas attendre et interviendra quelques jours après. Le 20 avril 2013, le Mouvement pour un Destin Commun (MODEC) était porté sur les fonts baptismaux, pour mener « la bataille pour un nouveau type de gouvernance dans ce pays ». Présidée par Konimba Sidibé en personne, la direction du parti comprend 35 membres, élus pour un mandat de quatre ans, renouvelable une seule fois, y compris le poste de Président du parti.

From → Revue de Presse

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