Aller au contenu principal

L’arlésienne a 34 visages et le même premier ministre

by sur 9 juillet 2016

A peine nommé, la quatrième version du gouvernement dirigé par Modibo Keïta et le sixième depuis l’élection d’IBK à la présidence suscite déjà bien des questions.

Les groupes armés, notamment, se plaignent non  seulement de ne pas avoir été consultés, mais de ne pas être représentés au sein de l’équipe dirigeant le Mali, alors que, précisément, ce remaniement était sensé intégrer des ex-rebelles pour débloquer la situation sur le terrain et faire avance l’application des accords d’Alger…

Liste du nouveau gouvernement

DECRET N°2016-0510 / P-RM DU 07 JUILLET 2016
PORTANT NOMINATION DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,

Vu : la Constitution
Vu : le décret N°2015-003 / P-RM du 08 janvier 2015 portant nomination du Premier ministre ;

Sur proposition du Premier ministre,

DECRETE :

Article 1er : Sont nommés membres du Gouvernement en qualité de :

  1. Ministre de l’Administration territoriale : Abdoulaye Idrissa Maïga
    2. Ministre de la Défense et des Anciens combattants : Tiéman Hubert Coulibaly
    3. Ministre des Mines : Pr Tiémoko Sangaré
    4. Ministre de la Sécurité et de la Protection civile : Général de brigade Salif Traoré
    5. Ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire : Hamadou Konaté
    6. Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine : Abdoulaye Diop
    7. Ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des Sceaux : Me Mamadou Ismaël Konaté
    8. Ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat : Mohamed Ag Erlaf
    9. Ministre de l’Economie et des Finances : Dr Boubou Cissé
    10. Ministre de la Réconciliation nationale : Mohamed El Moctar
    11. Ministre des Maliens de l’extérieur : Dr Abdourhamane Sylla
    12. Ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé : Konimba Sidibé
    13. Ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières : Me Mohamed Ali Bathily
    14. Ministre de l’Agriculure : Kassoum Denon
    15. Ministre de l’Elevage et de la Pêche : Dr Nango Dembélé
    16. Ministre de l’Education nationale : Pr Kénékouo dit Barthélémy Togo
    17. Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : Pr Assétou Founé Samaké Migan
    18. Ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Porte-parole du gouvernement : Me Mountaga Tall
    19. Ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement : Mme Traoré Seynabou Diop
    20. Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat : Ousmane Koné
    21. Ministre du Développement industriel : Mohamed Ali Ag Ibrahim
    22. Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle : Mahamane Baby
    23. Ministre de la Santé et de l’Hygiène publique : Dr Marie Madeleine Togo
    24. Ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des Relations avec les Institutions : Mme Diarra Raky Talla
    25. Ministre du Commerce : Abdel Karim Konaté
    26. Ministre de l’Energie et de l’Eau : Malick Alhousseini
    27. Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable : Mme Keita Aïda M’Bo
    28. Ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population : Sambel Bana Diallo
    29. Ministre de la Culture : Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo
    30. Ministre de l’Artisanat et du Tourisme : Mme Nina Walett Intallou
    31. Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille : Mme Sangaré Oumou Ba
    32. Ministre des Sports : Housseini Amion Guindo
    33. Ministre des Affaires religieuses et du Culte : Thierno Amadou Omar Hass Diallo
    34. Ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne : Amadou Koïta

Article 2 : le présent décret qui abroge toutes les dispositions antérieures contraires, notamment celles du décret N°2016-0022 / P-RM du 15 janvier 2016 portant nomination des membres du Gouvernement, sera enregistré et publié au Journal Officiel.

Bamako, le 07 juillet 2016

Le Président de la République,
Ibrahim Boubacar KEITA

Le Premier ministre,
Modibo KEITA

 

LE PREMIER MINISTRE MODIBO KEÏTA RENCONTRE LA NOUVELLE EQUIPE GOUVERNEMENTALE

Posté le 09/07/2016 PAR LA PRIMATURE

Le Premier ministre Modibo Kéïta a rencontré, dans l’après midi du vendredi 8 juillet 2016, à la Primature, l’ensemble des membres de la nouvelle équipe gouvernementale. C’était l’occasion pour lui de féliciter les nouveaux ministres pour la confiance à eux accordée par le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta.

Après les mots de félicitation, le Premier ministre a tenu à rappeler aux ministres les principes sacrosaints du fonctionnement d’une équipe gouvernementale, de ses missions et de ses relations, d’une part avec le Premier ministre et le Président de la République, et d’autre part avec l’Administration et les citoyens.

Le Premier ministre a également rappelé que les ministres bénéficient d’un « contexte constitutionnel » et d’une « confiance du corps social » à travers le Président de la République. Qu’il reste maintenant, et c’est le plus important, a-t-il insisté, d’être à « l’écoute des préoccupations des populations » aux fins « d’y apporter des réponses » concrètes pour améliorer leur bien être et leur mieux être.

Le Premier ministre Modibo Kéïta a, enfin, invité les membres du gouvernement à n’avoir de référence que leur conscience, et à être juste et équitable dans leur décision.
Bamako, le 8 juillet 2016 Le CIGMA

Des départs et des arrivées : Point sur le 5ème remaniement du gouvernement

Publié le 08.07.2016 à 16h14 par Boubacar Sangaré

Fin de suspense. Attendu depuis plusieurs semaines, le nouveau gouvernement de Modibo Keita a finalement été annoncé. Voilà qui met un point final aux énormes rumeurs qui faisaient et défaisaient le gouvernement tant attendu.

Parmi les arrivées, il y en a une qui est remarquable : celle de Me Mamadou Ismaïl Konaté, membre du barreau malien. Jusqu’à sa nomination hier au poste de ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des Sceaux, il était à la tête du comité d’experts en charge de la réforme constitutionnelle.

« Je pense plus à du colmatage.  Je pense qu’il s’agissait juste de faire une ouverture à la rébellion. », estime Alexis Kalambry, directeur de publication du quotidien Les Echos, avant d’ajouter qu’ « au passage,  on a donné des lots de consultations d’abord à un rallié de la 25è heure et ensuite au président de l’Adema. » Allusion faite à Amadou Koïta, qui devient ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, et Pr Tiémoko Sangaré, ministre des Mines.

Malgré tout parmi ceux qui sont partis il y a 2 qui faisaient des résultats et qui n’étaient pas là depuis longtemps

Quatre ministres proches des groupes armés

L’intégration des groupes armés dans le gouvernement, s’est sans doute faîtes pour la bonne marche du processus de paix. Mais il semblerait que les arrivées ne répondent pas aux attentes des groupes armés dont certains leaders confient n’avoir fait aucune proposition.

Nina Walet Intalou a 53 ans, et occupe désormais le portefeuille de l’Artisanat et du Tourisme. Présidente des femmes du Mouvement national de Libération de l’Azawad (MNLA), sa nomination au poste de Vice-présidente de la commission vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), il y a quelques mois, avait provoqué un tollé dans la presse. A Kidal sa nomination fait grincer des dans surtout au HCUA, certains murmures « qu’elle a intrigué tout ce temps juste pour obtenir un poste de ministre ».

 Mohamed Ali Ag Ibrahim devient ministre du Développement industriel. On le dit proche du MNLA. De ce nouveau ministre on sait peu de chose, à part qu’il est de Tombouctou et qu’il appartient à la branche du MNLA de ce secteur.

Mohamed El Moctar, qui arrive au ministère de la Réconciliation nationale et dont on dit qu’il est proche de la branche pro-Mali du Mouvement arabe de l’Azawad ( M.A.A) a occupé le portefeuille de la Culture sous Amadou Toumani Touré.

Sambel Bana Diallo, devient ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population.

Amadou Koïta, Président du parti socialiste Yelen Coura, Amadou Koïta a récemment officialisé son soutien au président Ibrahim Boubacar Keïta.  Diplômé de l’ENA, promotion 1992-1997, il continue ses études secondaires  à Djenné et à Markala.  Après une formation en France, il servira comme chargé de mission  aux ministères de la Jeunesse et des sports, et de la Culture. Engagé politiquement aux côtés de Jeamille Bittar à la tête de l’UMAM, Amadou  Koïta a été longtemps militant politique sous ATT. Il est à sa première nomination en tant que ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne.

Keita Aïda M’Bo, Elle est la surprise de ce nouveau gouvernement. Inconnue du grand public, Mme Keïta Aïda M’Bo avait servi au PNUD. Elle occupe le portefeuille du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable.

Abdoulaye Diop, Abdoulaye Idrissa Maïga, Mohamed Ali Bathily, Mme Diarra Raky Talla, Mahamane Baby, Thierno Amadou Omar Hass Diallo, Tiéman Hubert Coulibaly, Kassim Denon, Dr Boubou Cissé, Marie Madelaine Togo, Kenekouo dit Barthélemy Togo, Dr Nango Dembélé, Housseini Amion Guindo, Pr Assetou Founé Samaké Migan, Hamadoun Konaté,  konimba Sidibé, Mamadou Hachim Koumaré, Salif Traoré, Mohamed Ag Erlaf, Abdarahamane , Mme Sangaré Ouma Bâ sont maintenus à leur poste.

Selon nos informations, un vent de déception parcours les rangs de la CMA qui espérait voire Mohammed Ag Erlaf nommé Premier Ministre, le maintien de Modibo Keita, a quelque peu déçu.

Gouvernement : Les groupes armés du Nord nient leur participation (communiqué)

Posté le 09/07/2016

La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) tient à couper court aux rumeurs et supputations véhiculées par les presses malienne et étrangère au sujet de sa participation dans le nouveau gouvernement de Modibo Keita, issu de la nomination du 7 juillet 2016.

La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’elle n’a déposé aucune liste, ni proposé aucun de ses membres pour figurer dans le nouvel appareil d’Etat malien et n’en a aucunement l’intention en dehors des mécanismes de concertation, de gestion et de partage du pouvoir, prévus par l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger dans lequel elle s’inscrit parfaitement.

Par ailleurs, la CMA appelle à une mise en œuvre diligente et effective de toutes les dispositions contenues dans l’accord pour la paix en général et particulièrement l’accélération de L’ENTENTE tripartite et les patrouilles mixtes pour asseoir les mesures de confiance et de Coopération entre les parties, gages de la réussite de tout le processus.

La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) demande à la médiation sous l’égide de l’Algérie en tant que Chef de file et à la communauté internationale de jouer pleinement et rigoureusement leur rôle de suivi et de garants de la mise en œuvre de l’accord pour le retour d’une paix définitive.

Kidal, le 08 juillet 2016. Pour la CMA: Ilad AG Mohamed.

 Mali : une femme membre de l’ex-rébellion et 8 nouveaux ministres entrent au gouvernement

08/07/2016 By Koulouba Avec AFP

Une femme, membre de l’ex-rébellion, et huit autres nouveaux ministres font leur entrée au gouvernement, selon un remaniement annoncé par un décret du président malien Ibrahim Boubacar Keïta.

Mme Nina Walett Intalou, membre de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), l’ex-rébellion à dominante touareg dans le nord du Mali, occupe le poste de ministre de l’Artisanat et du tourisme dans la nouvelle équipe gouvernementale, selon le décret présidentiel communiqué à l’AFP vendredi.

Jusqu’à son entrée au gouvernement, Mme Walett Intalou était première vice-présidente de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR). La CVJR a été créée en 2014 pour trois ans, avec pour mission d’enquêter sur les violences commises dans le nord du Mali durant cinq décennies.

Outre Mme Walett Intalou, huit autres ministres font leur entrée dans ce gouvernement dont Mamadou Ismaël Konaté, avocat et défenseur des droits humains, qui prend la tête du département de la Justice et des Droits de l’Homme.

Mohamed Ali Ag Ibrahim, autre nouveau venu, dirige le ministère du Développement industriel, nouvellement créé.

Sept ministres, dont Choguel Kokalla Maïga (Communication et Economie numérique), quittent le gouvernement. M. Maïga est remplacé par Mountaga Tall, auparavant ministre de l’Enseignement supérieur.

La nouvelle équipe compte 34 ministres, deux de plus que la précédente.

Les titulaires des ministères de l’Administration territoriale (équivalent du ministère de l’Intérieur, ndlr; Abdoulaye Idrissa Maïga), des Affaires étrangères (Abdoulaye Diop) et de la Défense (Tièman Hubert Coulibaly) restent à leurs postes.

Le gouvernement est toujours dirigé par Modibo Keïta, qui est le troisième Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta après Oumar Tatam Ly (septembre 2013-mars 2014) et Moussa Mara (avril 2014-janvier 2015).

 

Nouveau gouvernement : 9 entrants dont le bouillant Amadou Koïta & 7 départs dont Dramane Dembélé, Choguel K. Maïga, Zahabi, Frankaly, Mamadou Hachim Koumaré ….les groupes armés font leur entrée

  1. Diakité – MaliJet – 08 Juillet 2016 

34 membres contre 32 dans la précédente équipe, 7 départs contre 9 entrants, le président de la République, sur proposition du Premier ministre, vient de donner un coup de jeune au gouvernement. Si ce troisième remaniement de l’ère Modibo Kéita voit la plupart des entrants de petite aura, la sensation se trouve au niveau des départs avec des grosses pointures mises à l’écart.

C’est le cas de Dramane Dembélé (ancien candidat de l’Adéma) qui était ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat ; Choguel Kokalla Maïga de l’Economie numérique de l’Information et de la Communication ; et surtout le très emblématique Zahabi Sidy Ould Mohamed de la Réconciliation nationale. On ne fait pas l’injure à Frankaly Kéita le ministre de l’Energie et de l’Eau sortant ; Mamadou Hachim Koumaré désormais ex-ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement ; Cheicknè Seydi Diawara des Mines ; ou encore Mme Sanogo Aminata Mallé de la Justice, des Droits de l’homme, Garde des Sceaux.

Au niveau des entrants, les figures emblématiques restent Mamadou Ismaêl Konaté devenu ministre de la Justice, des Droits de l’homme, Garde des Sceaux ; la bouillante Nina Walett Intallou qui est appelée à faire la promotion de l’Artisanat et du Tourisme ; Pr. Tiémoko Sangaré, président de l’Adéma/PASJ appelé aux Mines; et surtout Amadou Koïta devenu ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne. Mais ce qui est étonnant, c’est que les deux premières personnalités étaient déjà investies d’autres missions. Le premier était à la tête du comité des experts pour la révision constitutionnelle et la Nina Walett était membre de la Commission vérité-justice et réconciliation (CVJR).

C’est donc un avocat chevronné qui hérite du ministère de la Justice. Sauf qu’avant lui, le passage d’un autre avocat (Mohamed Aly Bathily Ndlr) y a été très mouvementé avec parfois des bras de fer avec les magistrats.

L’autre enseignement important à retenir, c’est la représentation très manifeste des groupes armés du Nord : la CMA et la Plateforme. La CMA est bien représentée par Nina Walett Intallou alors que la Plateforme a désormais deux représentants officiels : Sambel Bana Diallo à l’Aménagement du Territoire et de la Population et Mohamed El Moctar (ancien ministre d’ATT) à la Réconciliation nationale. Les autres entrants comme le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement Mme Traoré Seynabou Diop ; Mohamed Ali Ag Ibrahim de la communauté Kel Antessar devenu ministre du Développement industriel ; Malick Alhousseini du Coren nommé ministre de l’Energie et de l’Eau ; Mme Keita Aïda M’Bo ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, sont pour la plupart peu connus du public.

Pour ce qui est de Amadou Koïta, les masques tombent enfin et on sait maintenant pourquoi il a précipitamment quitté l’opposition pour la majorité.

Deux ministres changent de poste : Ousmane Koné quitte l’Environnement, l’Assainissement et le Développement durable pour atterrir à l’Urbanisme et de l’Habitat, alors que Me Mountaga Tall quitte l’Enseignement supérieur pour l’Economie numérique et devient le nouveau porte-parole du gouvernement.

Qu’est-ce qui peut justifier un tel remaniement ministériel ? IBK veut sans doute faire preuve de sa bonne foi dans la conduite du processus de paix. Intégrer les groupes armés dans le gouvernement est une mesure de confiance nécessaire entre les partis.

Laissez un commentaire

Laisser un commentaire